Tendances en rapport avec la capacité de production

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La comparaison de la productivité d’un peuplement par rapport à la capacité de production <ref>cf. Objectifs et cadre de la planification sylvicole</ref> et, partant, des tendances, se fait selon la simplification suivante. Pour chaque essence, les conditions d’exploitation et de vente des grumes sont similaires, tout comme l’est la sylviculture pratiquée jusqu’à l’engagement du rajeunissement, si bien que seules les caractéristiques des peuplements sont prises en considération. De plus, le matériel sur pied est considéré comme étant le même en fonction du diamètre dominant. Dans cette perspective, seul l’aspect qualitatif de la production de valeur et le temps nécessaire pour atteindre les dimensions cibles sont prises en compte, soit la qualité des tiges et l’accroissement moyen du diamètre dominant. Un indice est proposé pour évaluer chacune des ces deux caractéristiques en fonction des objectifs fixés.

La formule 16 infra sert au calcul d’un indice de qualité (IdQ) en comparant le degré de qualité (DgQ) actuel d’une essence (i) dans un peuplement avec son degré de référence.

Formule16.png

Le degré de qualité est déterminé sur la base de la description des peuplements. Pour rappel <ref>cf. Description des écosystèmes forestiers</ref>, la qualité d’une essence est décrite au moyen de deux lettres correspondant à la codification internationale (A, B, C, D) <ref>pour plus de détails, consulter l’usage suisse du commerce des bois ronds (EFAS, 2000).</ref>.

La première lettre correspond à la catégorie de qualité qui représente la proportion majoritaire, la seconde à une forte proportion minoritaire. Dans ce qui suit, ces proportions sont considérées comme étant respectivement de deux tiers et un tiers. Une valeur est attribuée à chaque niveau de qualité. Si ces valeurs sont pour les catégories A, B, C et D respectivement de 4, 3, 2 et 1, le degré de qualité ‘BC’ est de 2.7 (= 3∙⅔ + 2∙⅓). Ce degré de qualité fait office de référence dans ce qui suit si le but de qualité pour une essence n’est pas formulé <ref>cf. État cible de chaque unité de traitement</ref>. Le Tab. 18 infra présente le degré de qualité selon la catégorie de qualité qui représente la proportion majoritaire (Q1) et celle qui représente la proportion minoritaire (Q2), ainsi que IdQ en considération du degré de référence (en gras dans le tableau).

Q1 (ligne) Q2 (colonne) A B C D
A 4.0 150% 3.3 125% 2.7 100% 2.0 75%
B 3.7 138% 3.0 113% 2.3 88% 1.7 63%
C 3.3 125% 2.7 100% 2.0 75% 1.3 50%
D 3.0 113% 2.3 88% 1.7 63% 1.0 38%

Tab. 18 Degré de qualité selon le niveau de qualité principale (Q1) et secondaire (Q2) I

Les valeurs peuvent être choisies de manière à refléter les différences d’intérêt que représente chaque catégorie. Les données présentées dans le Tab. 18 infra se basent sur des valeurs pour A, B, C et D de respectivement 8, 4, 2, et 1, à savoir des valeurs correspondant à la différence de prix <ref>Les rapports proposés se basent sur les recommandations pour le prix des bois (classe 5) pour l'année 2003 de la section zurichoise de l'association de l'économie forestière suisse.</ref>.

Q1 (ligne) Q2 (colonne) A B C D
A 8.0 240% 5.3 160% 4.0 120% 3.3 100%
B 6.7 200% 4.0 120% 2.7 80% 2.0 60%
C 6.0 180% 3.3 100% 2.0 60% 1.3 40%
D 5.7 170% 3.0 90% 1.7 50% 1.0 30%

Tab. 19 Degré de qualité selon le niveau de qualité principale (Q1) et secondaire (Q2) II

A signaler la complémentarité de cette information avec celle de la marge de manœuvre positive. La description de la qualité se base uniquement sur des critères qui sont visibles, alors que la marge de manœuvre positive peut être limitée en considération du risque de dépréciation de la qualité, soit en considération de facteurs non visibles.

La formule 17 infra sert à la détermination de l’indice de croissance (IdC). Elle revient à calculer l’accroissement moyen pour le peuplement concerné par rapport aux objectifs fixés.

Formule17.png

Ce rapport a tendance à être surestimé pour les peuplements qui n’ont pas encore atteint le ddom cible et inversement, pour ceux qui l’ont déjà dépassé, puisque la culmination de l’accroissement moyen du ddom intervient bien avant le ddom cible (cf. Bachmann, 1993) <ref>BACHMANN, P. 1993: Vorlesung Waldwachstum. Professur Forsteinrichtung und Waldwachstum, ETH Zürich, Zürich.</ref>. Pour des valeurs particulièrement faibles de ces indices, la question se pose de procéder à un rajeunissement précoce au profit d’une nouvelle génération susceptible de mieux utiliser la capacité de production. Schütz (2003b) <ref>SCHÜTZ, J.-P. 2003b: Die Technik der Waldverjüngung von Wäldern mit Ablösung der Generation – Skript zur Vorlesung Waldbau II. Professur Waldbau, ETH Zürich, Zürich.</ref> a étudié la question dans le cas de peuplements de hêtres de différents niveaux de qualité en se basant sur le travail de Bachmann (1968) <ref>BACHMANN, P. 1968: Untersuchungen zur Wahl des Verjüngungszeitpunktes im Waldbau. Beih. Schweiz. Z. Forstwes. Nr. 42, Zürich.</ref>. La Fig. 65 infra présente le résultat de cette étude.

Fig65.png

Fig. 65 Intérêt de procéder à un rajeunissement précoce de peuplements de hêtres de niveaux de qualité différents au profit d’une nouvelle génération d’arbres susceptible d’atteindre la capacité de production (Schütz, 2003b, sur la base de Bachmann, 1968) <ref>SCHÜTZ, J.-P. 2003b: Die Technik der Waldverjüngung von Wäldern mit Ablösung der Generation – Skript zur Vorlesung Waldbau II. Professur Waldbau, ETH Zürich, Zürich.</ref> <ref>BACHMANN, P. 1968: Untersuchungen zur Wahl des Verjüngungszeitpunktes im Waldbau. Beih. Schweiz. Z. Forstwes. Nr. 42, Zürich.</ref>

Traduction : productivité pour 'Wertertrag' et âge pour 'Alter'

Les traits pleins représentent l’accroissement moyen de valeur totale des différents peuplements. Le premier nombre correspond au niveau de qualité du peuplement restant, le second à celui du bois issu des éclaircies. Le niveau de qualité est d’autant meilleur que le nombre est faible comme le laisse présager le graphique (1 correspond à peu près à une qualité de niveau ‘A’ et 4 à un niveau ‘D’). Les valeurs représentées par les traits tillés correspondent à l’accroissement moyen de valeur totale d’un peuplement rajeuni prématurément et de la nouvelle génération d’arbres qui en est issu. Le calcul des valeurs se fait sur une période équivalente à la période de production. La nouvelle génération d’arbres est supposée atteindre la capacité de production, si bien que cette grandeur est utilisée pour le calcul des valeurs de la courbe. Schütz en conclu qu’un rajeunissement précoce n’est pas nécessaire, à moins d’être en présence d’un peuplement de très mauvaise qualité. Le problème des peuplements de mauvaise qualité, dont l’accroissement est particulièrement faible, est considéré dans ce qui suit. De manière générale, le calcul de la productivité d’un peuplement rajeunis à un âge (x), inférieur à sa période de production (PP), et du rajeunissement qui en découle se fait au moyen de la formule 18 infra (f(x)). La première parenthèse correspond à l’opportunité de rajeunir plus tôt pour profiter de l’engagement d’une nouvelle génération d’arbres dont l’accroissement en valeur est susceptible d’atteindre la capacité de production (CP). La deuxième parenthèse représente la contribution de l’accroissement en valeur déjà effectué. La fonction p(x) correspond à l’accroissement moyen de valeur totale du peuplement.

Formule18.png

En première approximation, p(x) peut être considéré comme une fonction linéaire telle que présentée dans la formule 19 infra. L’accroissement moyen de valeur totale lors de sa culmination est exprimé en pourcent de la capacité de production (PpCP).

Formule19.png

En procédant de la sorte, l’accroissement moyen de valeur total effectif est surestimé dans la première partie de la droite obtenue et sous-estimé dans la dernière partie (cf. Fig. 65 p. 105). Le résultat de l’application de la formule 18 et de la formule 19 est présenté dans la Fig. 66 infra. Les calculs se basent sur une capacité de production de 1000 SFr/ha*a et d'une période de production de référence de 150 ans. A noter que ces deux valeurs n'ont pas d'influence sur la forme des courbes.

Fig66.png

Fig. 66 Productivité dans le cas du rajeunissement prématuré d’un peuplement au profit d’une nouvelle génération susceptible d’atteindre la capacité de production (calcul simplifié)

La légende indique le rapport entre la valeur maximale de l’accroissement moyen de valeur totale d’un peuplement par rapport à la capacité de production.

Il apparaît logiquement dans le graphique supra qu'un peuplement dont la productivité correspond à la capacité de production ne doit pas être rajeuni avant d'atteindre sa période de production de référence. En prenant en compte le fait que ces courbes sont sous-estimées vers la fin de cette période, un rajeunissement prématuré ne se justifie qu'à partir d'une productivité correspondant à 60% de la capacité de production. Cette proportion est à mettre en relation avec le produit de l'indice de qualité avec l'indice de croissance pour une estimation grossière de l'utilisation de la capacité de production. La codification présentée dans le Tab. 20 infra met en évidence cette estimation.

utilisation de la capacité de production codification
>200% +++
>160% ++
>120% +
<80% -
<60% --
<40% ---

Tab. 20 Codification du degré d'utilisation de la capacité de production

Cette codification peut être adaptée selon la classe d’indice de fertilité des stations sur lesquelles se trouvent le peuplement considéré en comparaison de celle définie pour la période de production de référence (cf. Dimensions cibles et périodes de production par essence).

Notes et références

<references/>