Période de production d'un point de vue de la production du bois

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Dans la perspective de la production de bois, Bachmann (1990) <ref name="Bachmann">BACHMANN, P. 1990: Produktionssteigerung im Wald durch vermehrte Berücksichtigung des Wertzuwaches. Ber. Eidg. Forsch. Anst. WSL., Nr. 327.</ref> a calculé les périodes de production de plusieurs essences selon plusieurs indices de fertilité à partir des tables de production de Badoux (1967-1969), ainsi que celles de Møller (1933) Møller et Nilson, (1959) ,

en complément pour les feuillus. Les tables de Møller ont été développées pour le Danemark. Il convient donc de considérer les données sur les feuillus avec une certaine réserve. L’année 1982/83 a servi de référence pour les prix des bois et les coûts d’intervention. Le Tab. 10 infra présente ces périodes de production, complétées des diamètres dominants (ddom) correspondant. Les valeurs marquées d’un astérisque ‘*’ sont extrapolées.

Essence Indice de fertilité [hdom à 50ans] Période de production [année] Diamètre dominant [cm]
Epicéa 22 130/140* 63*
24 120 63
26 100 60
Sapin 20 120/130 62-66
22 120 65
24 110/120 56-59
Hêtre 18 150/160* 54*
22 120/130 54*
Chêne 18 170/180*
22 150*
Frêne 18 100/110*


Tab. 10 Périodes de production et ddom par essence et indice de fertilité (Bachmann, 1990) <ref name="Bachmann">BACHMANN, P. 1990: Produktionssteigerung im Wald durch vermehrte Berücksichtigung des Wertzuwaches. Ber. Eidg. Forsch. Anst. WSL., Nr. 327.</ref> <ref> Les diamètres dominants ont été déterminés par l’auteur sur la base des tables de Badoux (1983).</ref> <ref>BADOUX, E. 1983: Tables de production pour le hêtre, l'épicéa, le sapin et le mélèze en Suisse. Institut fédéral de recherches forestières, Birmensdorf.</ref>

Ces données sont valables dans des conditions particulières, qui ont changé depuis (diminution des prix des bois, augmentation des coûts d’intervention). Elles représentent cependant des indications utiles qu’il est possible de mettre en perspective selon les règles suivantes en rapport avec la culmination de l’accroissement moyen de valeur totale (cf. Objectifs et cadre de la planification sylvicole, ainsi que Bachmann, 1990 <ref>BACHMANN, P. 1990: Produktionssteigerung im Wald durch vermehrte Berücksichtigung des Wertzuwaches. Ber. Eidg. Forsch. Anst. WSL., Nr. 327.</ref>) : La culmination intervient d’autant plus rapidement que la productivité de la station est grande. La culmination intervient d’autant plus rapidement que la qualité des tiges est bonne, bien que les différences ne soient pas très marquées. La culmination intervient d’autant plus tardivement que les coûts consentis lors du rajeunissement et pour les éclaircies non commerciales sont élevés, ceci dans le cas d’un taux d’intérêt de 0%. La culmination de valeur intervient après la culmination de volume si les bénéfices attendus (prix des bois diminué des coûts d’intervention) par m3 ne sont pas similaires pour tous les assortiments et si ces bénéfices ont tendance à être plus élevés pour les assortiments de plus grandes dimensions.

Pour comparaison, Eschmann, Bachmann et Horat (2003) <ref>ESCHMANN, P., BACHMANN, P., HORAT, S. 2003: Marktorientierte Sortimentsoptimierung im Forstbetrieb. Professur Forsteinrichtung und Waldwachstum, ETH Zürich, Zürich.</ref> livrent des informations plus récentes. Ce travail se base sur différentes variantes de prix des bois (juste avant et après l’ouragan Lothar de 1999, mais aussi favorisant les diamètres moyens au dépend des plus forts), deux procédés de récolte des bois (manuel, mécanisé <ref>exploitation entièrement mécanisée jusqu’à un dhp de 52 cm, puis aussi façonnage manuel</ref>) et deux catégories de coûts pour le rajeunissement et les éclaircies (10’000 et 20’000 SFr par ha). Cette étude est cependant limitée à l’épicéa pour un indice de fertilité de 26 (Hdom à 50 ans). Les périodes de production obtenues sont pour la plupart clairement supérieures à la valeur correspondante présentée dans le Tab. 10 supra (100 ans). Elles se situent entre 140 et 150 ans pour la version avec des prix juste avant Lothar et entre 120 et 145 ans pour la version avec des prix juste après cet événement <ref>Les prix juste après Lothar retenus dans le calcul sont environ 20% inférieures pour les diamètres moyens et forts par rapport à ceux juste avant Lothar..</ref> Par contre, les périodes de production se situent entre 90 et 120 ans pour la version avec une structure des prix la plus intéressante pour les classes de diamètres de dimensions moyennes (diamètre entre 30 et 50 cm). Les coûts les plus faibles pour le rajeunissement et les éclaircies, ainsi que l’exploitation mécanisée des arbres impliquent les périodes de production les plus courtes pour une même variante de prix. Les diamètres dominants se situent dans l’ensemble entre 50 et 70 cm.

Les facteurs liés à la dépréciation de la qualité des tiges sont aussi à prendre en considération (cœur coloré non désiré, pourriture). Selon leur importance dans un périmètre forestier, une réduction des périodes de production peut se justifier <ref> cf. Graber (1996) pour la prise en compte de la problématique de la pourriture chez l’épicéa dans cette perspective</ref>. <ref>GRABER, D. 1996: Die Kernfäuleschäden an Fichte (Picea abies Karst.) in der Schweiz nördlich der Alpen: Untersuchungen über das Schadenausmass, die ökologischen, walbaulichen und mykologischen Einflussfaktoren sowie die ökonomischen Auswirkungen. Beih. Schweiz. Z. Forstwes. Nr. 179, Diss. Nr. 11297, ETH Zürich, Zürich.</ref>. La détermination des périodes de production et des dimensions cibles par essence revient à définir les caractéristiques principales des futurs assortiments qui seront mis sur le marché. Cette description peut être complétée par le niveau de qualité souhaité pour chaque essence (cf. Description des écosystèmes forestiers, pour la description de la qualité).

De tous les produits stratégiques, la production de bois représente un cas particulier. Elle a pour but d’apporter une valeur ajoutée au développement des arbres en procédant à un minimum d’investissement sous la forme d’interventions. Le résultat de ces interventions est non seulement l’exploitation de grumes, mais aussi le façonnement de l’écosystème forestier concerné. En d’autres termes, la production de bois fait partie intégrante de la réalisation de toutes prestations de service forestières et contribue à la réduction des coûts, voire au bénéfice de cette réalisation. Dans cette perspective, les périodes de production pour le bois sont désignées ci-après comme périodes de production standard.

Références

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