Concept du WIS.2: actualisation du système

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Cette tâche est un cas particulier par rapport aux autres tâches de gestion, puisqu’il ne s’agit pas de prendre des décisions de manière à influencer l’action sylvicole, mais de faire en sorte que l’actualité des éléments décisionnels soit suffisante (=>actualisation), que la qualité de ces éléments soit connue (=>documentation de l’actualisation au moyen de métainformations) et qu’il soit possible de retracer le développement de l’écosystème forestier considéré et du système de gestion sylvicole (=>archivage). La Fig. 71 infra visualise les domaines du système de gestion sylvicole, les objets principaux qui les caractérisent ainsi que leur mode d’actualisation. Cette figure reprend et complète la Fig. 31 p. 50.

Fig71.png

Fig. 71 Domaines de la gestion sylvicole et mode d’actualisation

La description d’un écosystème forestier revient à décrire son état à un moment donné. L’effort d’actualisation se porte avant tout au niveau des peuplements, les conditions stationnelles ne se modifiant normalement que rarement <ref>A noter que les données sur les conditions stationnelles sont disponibles auprès de l’administration, que ce soit auprès de la Confédération (modèle de terrain, mailles de 25 m) ou auprès de certains cantons (unités phytosociologiques, desserte forestière). </ref>. Les interventions sont enregistrées de manière chronologique selon les peuplements concernés. Cette chronologie contribue à la compréhension de l’état des peuplements à un moment donné <ref>A cela s’ajoute la chronologie des événements non sylvicoles (coup de vent, déprédation du gibier, attaque d’insectes, …) avec un impact sur l’état des peuplements.</ref>. Le savoir sylvicole est sauvegardé sous forme de catalogues. Les modèles qui ont servi à la prise de décisions ne doivent plus faire l’objet de modifications, de manière à pouvoir reconstituer ultérieurement le contexte des décisions prises. Le plus simple est de ne procéder en aucun cas à des modifications des modèles intégrés au système, mais de créer de nouvelles versions de ces modèles. Il en va de même pour les méthodes. Plusieurs variantes sont élaborées pour la gestion sylvicole lors de la planification. Les variantes jugées les plus intéressantes peuvent être conservées de manière à documenter le processus de planification. L’information sur les modèles et les méthodes utilisés pour chacune de ces variantes doit être sauvegardée. Une des variantes est sélectionnée comme référence pour la gestion à venir. Elle représente le plan de gestion <ref>En fait de plan de gestion, il s’agit avant tout d’un concept de gestion dans lequel est formalisée la manière de déterminer les mesures sylvicoles afin d’atteindre l’état cible de l’écosystème forestier considéré.</ref> dont l’influence sur le développement du boisement se limite jusqu’à la prochaine adaptation de ce plan. Dans cette perspective, l’actualisation revient, d’une part, à compléter la chronologie des interventions et les catalogues du savoir sylvicole et, d’autre part, à modifier le dernier état (état considéré comme le plus actuel) de l’écosystème forestier et celui du plan de gestion. Dans les deux cas, une session d’actualisation procède selon les étapes suivantes :

  1. modifier tout ou partie des éléments d’un domaine de la gestion sylvicole, respectivement le compléter, puis confirmer,
  2. enregistrer les métainformations,
  3. archiver le nouvel état et les modifications apportées en ce qui concerne la description du boisement et le plan de gestion,
  4. contrôler le bon déroulement de chaque étape (protocole des procédures suivies et du succès de leur application),
  5. terminer la session et valider l’actualisation.

Les métainformations sont présentées dans le Tab. 22 infra (cf. Information et savoir). Elles sont spécifiées selon les différents domaines du système de gestion sylvicole.

métainformation peuplement savoir sylvicole action sylvicole planification sylvicole
responsable personne qui a effectué la description auteur (référence) personne chargée de l'exécution décideur
date moment de la description moment de l’intégration dans le catalogue<ref>Cette information est importante, puisqu’elle permet de savoir depuis quand le modèle est appliqué, ou tout du moins pris en considération dans un périmètre forestier. La date de conception, respectivement de parution peut être obtenue en consultant la référence bibliographique.</ref> moment de l’exécution moment de la prise de la décision
raisons, événements à l’origine d’une actualisation (exemples non exhaustifs) changement de stade de développement, intervention sylvicole, événement naturel (coup de vent, bris de neige, attaque d’insectes, …) adaptation d’anciens modèles, disponibilité de nouveaux modèles conformément au plan de gestion, demande particulière du marché qui sort du cadre du plan de gestion, organisation de l’exécution des interventions (concentration des interventions dans une zone particulière), événement naturel changement de la stratégie d’entreprise, changement conséquent de la description du boisement (p. ex. suite à un coup de vent de grande ampleur), nouvelles connaissances pour la gestion sylvicole, proportion non négligeable d’interventions non conformes au plan de gestion
qualité procédé pour la description, instruments et documents utilisés (p. ex. les cartes topographiques et leur échelle pour la digitalisation des limites des peuplements), règles de consistance hypothèse, simplifications entreprises, domaine de validité (référence bibliographique pour un accès à de plus amples informations) procédé pour la description, instruments et documents utilisés, règles de consistance savoir et méthodes utilisés

Tab. 22 Métainformations selon les domaines de la gestion sylvicole

Aux métainformations présentées dans le tableau ci-dessus, s’ajoutent celles concernant les critères de sélection des éléments à actualiser dans une session, ainsi que la proportion des éléments sélectionnés qui ont été effectivement actualisés. Par exemple, une session d’actualisation peut être dévolue uniquement aux peuplements touchés par un coup de vent et dont la réduction du degré de recouvrement est supérieure à 0.1 <ref>Pour les peuplements touchés par le coup de vent avec un degré de recouvrement inférieur ou égal à 0.1, une simple mention de cet événement dans leur chronologie devrait suffire.</ref>. L’état du boisement peut être ainsi hétérogène quant à l’actualité des données sur les peuplements d’un périmètre forestier. Il en va de même pour le plan de gestion. Par exemple, la formulation d’une nouvelle approche pour les soins et les éclaircies représente une occasion d’adapter le concept concerné, sans pour autant devoir nécessairement adapter toutes les autres parties du plan de gestion. L’archivage concerne les états à des moments différents et les modifications qui différencient deux états successifs. Il n’est pas nécessaire de conserver tous les états, en particulier si les actualisations sont fréquentes <ref>Pour la description du boisement, un état par année devrait suffire (p. ex. à la fin de l’année forestière).</ref>. A noter qu’il est en tout temps possible de reconstituer un état à un moment donné à partir de l’état le plus proche et des modifications qui se sont produites pendant la période délimitée par ces deux états <ref>cf. Kienast et al. (1991) pour plus d’informations sur l’archivage de données géographiques</ref>. Le contenu des archives ne devrait pas être modifié, à nouveau afin de pouvoir reconstituer le contexte d’une décision prise <ref>La sauvegarde de différents états et des modifications qui les différencient implique la redondance de certaines données. Cette redondance, bienvenue puisqu’elle permet de considérer l’évolution d’un écosystème forestier de deux manières différentes (=>par étapes et selon les changements qui se sont produits), ne pose pas de problème si les archives ne peuvent être modifiées.</ref>. <ref>KIENAST, F., FRANK, C., LEU, R. 1991: Analyse raum-zeitlicher Daten mit einem Geographischen Informationssystem. Ber. Eidgenöss. Forsch.anst. Wald Schnee Landsch. 328, Birmensdorf.</ref>

L’actualisation de la description du boisement est essentielle, puisqu’elle représente la base pour les autres domaines de la gestion. Les interventions sont intégrées selon les peuplements concernés, le savoir sylvicole est mis en valeur au moyen des peuplements en présence et la planification sylvicole a pour finalité la détermination des mesures à entreprendre au niveau des peuplements. Cette actualisation doit se faire en assurant la cohérence des données géographiques, soit la délimitation des peuplements, avec les données thématiques qui décrivent les espaces boisés délimités. Une actualisation s’effectue en deux temps, d’abord les données géographiques, puis les données thématiques, en procédant de la manière suivante :


L’actualisation de la description du boisement est essentielle, puisqu’elle représente la base pour les autres domaines de la gestion. Les interventions sont intégrées selon les peuplements concernés, le savoir sylvicole est mis en valeur au moyen des peuplements en présence et la planification sylvicole a pour finalité la détermination des mesures à entreprendre au niveau des peuplements. Cette actualisation doit se faire en assurant la cohérence des données géographiques, soit la délimitation des peuplements, avec les données thématiques qui décrivent les espaces boisés délimités. Une actualisation s’effectue en deux temps, d’abord les données géographiques, puis les données thématiques, en procédant de la manière suivante :

  1. modifier l’état actuel,
  2. déterminer les numéros d’identification des nouveaux peuplements,
  3. confirmer les modifications,
  4. produire les données secondaires,
  5. copier le nouvel état et les modifications dans les archives.

Les données secondaires sont par exemple les unités phytosociologiques qui se situent dans les peuplements. L’utilisation de modèles qui reproduisent la dynamique des peuplements permet de limiter l’effort d’actualisation. L’intervalle de temps entre deux contrôles de la description d’un peuplement peut être d’autant plus grand que les modèles utilisés sont précis et adéquats. Les fonctions de croissance du Ddom sont particulièrement importantes. Le Ddom définit les stades de développement et sert de base à la détermination de l’urgence des interventions. Ces fonctions sont déjà utilisées dans le WIS.1. Le contrôle de la description d’un peuplement est prévue à chaque changement de stades de développement (Good et Pistor, 1992) <ref>GOOD, E., PISTOR, T. 1992: Waldbauliches Informationssystem WIS, Handbuch. Professur für Waldbau, ETH Zürich, Zürich.</ref>. La description des peuplements, telle que présentée dans ce travail, s’effectue au moyen de données semi-quantitatives, ce qui permet de caractériser un peuplement dans son ensemble relativement rapidement. Cet avantage n’a cependant de sens que si les données obtenues sont comparables et reproductibles (cf. Information et savoir). La méthode utilisée pour la description des peuplements doit être conçue de manière à assurer la reproductibilité des données obtenues. Les personnes chargées d’effectuer les descriptions doivent être bien préparées et suffisamment expérimentées afin d’assurer la comparabilité des données. Le contrôle des résultats doit permettre de mettre en évidence la présence de biais <ref>Par exemple, la proportion de feuillus par rapport à celle de résineux est susceptible d’être systématiquement sous-estimée en hiver.</ref>, ainsi que de l’erreur, respectivement de l’incertitude relative des données obtenues.

Notes et références

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